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Vieillir
2003, 395 p.
éd. des Intouchables -
présentation
The big one! Je voulais accoucher d’une brique, si j’ose dire. Un personnage bavard, intarissable, ouvrant des parenthèses, oubliant de les refermer, créant ainsi des courants d’air, qui éparpillent ses pensées.
Je ne suis même pas allé au bout de mon projet. Le bouquin aurait fait 700 pages. J’avais prévu une fin désespérée. M’en suis abstenu. Pour plaire à un garçon. Ah, ce que l’amour vous fait faire !
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extrait
On pense d’ordinaire que l’âme siège à l’intérieur de nous. Qu’elle réside dans un quelconque recoin de notre cerveau, ou de notre cœur, on ne sait pas, peut-être au fond du ventre. Moi, je soutiens tout à fait le contraire, l’âme n’est pas en nous, c’est elle qui nous contient. Nous sommes en elle. Elle nous entoure, nous possède et nous cercle. Elle gravite autour de nous et, comme ces immenses cônes de poussière jaune que déchaînait le passage des voitures devant la maison de grand-mère, son sillage se développe, s’élargit, et nous englobe. Nous évoluons dans son atmosphère. Dans son champ.
Il m’a dit son prénom, Jacob, m’a confié son numéro, me l’a fait réciter. Et est parti. Mais je ne peux bouger, pas tout de suite. Mon âme me retient sur la banquette où nous nous étions assis.
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critique
Confronté à la mort, au vieillissement, à la maladie, à l’abandon, le personnage de Max, et par extension tout être humain, n’a d’autre choix que de faire face à ses peurs, à ses souvenirs et à ses carences pour apprécier la vie dans sa vérité nue. En ce sens, Vieillir est moins un cri d’angoisse devant la mort qu’un hymne à la vie.
- Johanne Viel, Mœbius
Mario Cyr a l’art de ciseler de petites phrases cinglantes et de les glisser subrepticement comme des bâtons de dynamite. L’effet est toujours explosif.
- Paul-François Sylvestre, L’Express