mature
je me découvre des générosités que j’aurais dû avoir à 20 ans
je me découvre des générosités que j’aurais dû avoir à 20 ans
spectacle de fin de session devant les parents, amis et camarades, lorsqu’arrive son tour, la jeune étudiante entre en scène, salue, s’assoit au piano, exécute avec énergie les premières mesures et tout d’un coup, plus rien, ses mains ne répondent plus, gisent toutes molles sur le clavier, comme mortes, au bord des larmes, elle tente en vain de les soulever
mon psy répète que je ne sais pas me contenir, c’est peut-être que je suis trop poreux
de la difficulté, pour la drama queen que je suis, d’écrire un texte sans pathos ni effet de toge, sans mort, simple simple
le patron du café me raconte : quand j’étais petit, ma grand-mère me servait du lait chaud, avec de la cannelle, et du miel
qu’est-ce qui t’empêche de t’en préparer ?
ce serait pas pareil
grands dieux, la météo nous lance un avertissement de tempête hivernale, en plein hiver…
que des hommes et des femmes en soient réduits, du lundi au vendredi de 9 à 5, à frauder par téléphone leurs contemporains me sidère
dès qu’un artiste prétend se mettre en danger, j’ai envie de le téléporter au yémen
la jeune femme veut savoir : qu’y a-t-il derrière cette porte ? et dans ces placards ? peut-on les ouvrir ? et ces armoires sont vides ? où mène ce passage ?
notre guide avec calme lui répond : il y a le chauffe-eau, un débarras, il y a les bureaux de l’administration
je me demande pourquoi cette visiteuse s’intéresse autant à ce qui est caché et si peu à ce qui est montré
mais n’est-ce pas un de nos travers d’accorder plus de valeur aux absences qu’aux présences ?
l’apprenti en résidence
chez la veuve du maître
ce souvenir que nous avons
d’un hôtel rouge de manhattan
l’émail de tes dents
ton indulgence
que je n’ai pas
2020
2019
2018
2017
2016
2015
2014
2013
2012
2011
© 2021 Mario Cyr