chas
depuis que mes mains tremblent, j’ai une étonnante facilité à enfiler une aiguille, c’était la minute de gériatrie
depuis que mes mains tremblent, j’ai une étonnante facilité à enfiler une aiguille, c’était la minute de gériatrie
l’impatiente de balfour fleurit encore aux portes de novembre, les feuilles détrempées font ouate sous le pas, ragoût de fèves, potage, violoncelle de bach
avoir plus de facilité à se croire démuni que libre
apprends-moi à aimer la pluie
je marcherai dans la rosée de ton nom
qu’à la fin
seule la bonté sonne
voilà c’est l’automne, terrasse fermée, mobilier remisé, je sors du placard la valise en carton bouilli qui contient foulards, mitaines et bonnets, paré
un temps, c’était des cailloux, aujourd’hui, je ramasse plutôt des feuilles, bouts de bois, cocottes, glands, marrons
il commence par attirer l’attention sur ses défauts physiques, une manière de dire : regarde, tu ne peux pas désirer ça
foin de documentation, il faut être la balle qu’on s’apprête à tirer
j’aurai le dernier mot, mais je ne serais pas surpris qu’il n’y ait personne pour l’entendre
miel noir de sarrasin
la petite fille choisit la citrouille
nuages bas
à la pointe des érables
ramées de rechange
tonnerre lointain de nos âges
le résidu ici
que l’ennui
action de grâce, endormir le jardin
dans la vieillesse, nous avons les mêmes émois candides, nous nous émerveillons devant un brin d’herbe, une goutte de rosée, une écorce, un papillon, un crépuscule, nous comprenons que la vérité la plus durable est celle du vivant, que nous en procédons, et y retournons
dans ma rue, il y a un immeuble vacant depuis des années, près de l’entrée barricadée du rez-de-chaussée, un piano droit sous une bâche, qu’un garçon, aujourd’hui, a retirée, on a pu voir la caisse en bois blanc, avec une partition laissée sur le pupitre, et des touches abîmées, il a donné un bref concert, qui apportait de la légèreté
cultiver le plaisir, le choisir, l’autoriser, le prendre
tarte au sucre
café catalan
désert du nevada
rapatrier l’urne
aube écarlate
chaque jour généreux
dépose à tes pieds
la somme des terreurs
obsolètes
discussion avec un camarade de longue date, selon lui, on ne change pas, encore moins en vieillissant, tout est inscrit, bouclé, et ne peut que s’accentuer, s’aggraver, ma position à moi, c’est qu’il est possible, à 20 ans comme à 60, de moduler ses réactions, de les contenir, pour atteindre un équilibre
un petit jeune m’invite au resto, puis me paie un verre dans un bar de danseurs, je me fais entretenir…
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