voilier
un ami, à qui je raconte que les cris des oies m’ont tiré du lit très tôt, et que je me suis précipité sur mon balcon pour les apercevoir, me lance en riant : tu es un enfant, peut-être oui, la vie est une talle de fraises
un ami, à qui je raconte que les cris des oies m’ont tiré du lit très tôt, et que je me suis précipité sur mon balcon pour les apercevoir, me lance en riant : tu es un enfant, peut-être oui, la vie est une talle de fraises
certains me détestent durablement, d’autres m’aiment avec encore plus de persévérance
participer à une plantation de végétaux dans une ruelle maintenant verte, recevoir un courriel d’un traducteur intéressé à un de mes livres, installer des pancartes électorales
tandis qu’il joue, je me tiens à l’écart, et j’observe les passants qui s’arrêtent pour l’écouter, le photographier, le filmer, attendris, impressionnés, certains restent là, fascinés, jusqu’à la fin du morceau, et applaudissent, souriants, la littérature ne réussit jamais ça
c’est l’automne
défaire la nuit ce que j’ai fait le jour, une amie me dit : tu cultives ton sentiment d’incompétence, il y a de ça
qu’on me pardonne cette parenthèse d’autoanalyse
la pomme empire est de retour, le mario est heureux
attendre, agir à point nommé, et les pièces du puzzle s’emboîtent comme par magie
je l’ai déjà dit, et on m’en apporte régulièrement la confirmation : il y a péril à accompagner un proche agonisant, la frontière est poreuse
du banquet des guirlandes flétries nous pendent au cou des garçons à moitié nus démontent les tentes les invités repartent ton ombre s’allonge sur le quai tu me suis partout vieil époux
ils se sont rencontrés il y a 10 ans, ça ne pouvait pas fonctionner, il manquait de maturité, ils se retrouvent aujourd’hui, avec la conviction d’être destinés l’un à l’autre, depuis toujours
je reconnais le pont
l’auberge le deuil amer
dont tu parles
de chaque bord de la route
un cimetière
j’ai le tour de gâcher mon plaisir d’écriture, je m’enfarge dans les détails, laisse le doute s’infiltrer, la critique, je m’inhibe
j’entends d’ici mes bienveillants lecteurs s’exclamer : qu’est-ce que tu veux que ça nous côlice ? et à juste titre
j’ai tout à apprendre
le langage des arbres
l’odeur des plumes
le prénom de l’eau
pendant une bonne partie de sa vie, on imagine avoir de l’importance, pour s’apercevoir avec l’âge que non
écailles lambeaux
le cuir raclé
rendre les chairs
en tirer reliques
c’est drôle, il me chantait : dis, quand reviendras-tu ? alors que j’étais là, peu après, c’est lui qui est parti
peut-être regrettait-il une ferveur ancienne, peut-être préparait-il sa sortie
quand l’auteur se convainc de sa chimère, elle sonne vrai
c’est le fun, recevoir de la visite, ça me force à ranger
elle fait un bruit de baiser du bout des lèvres, et tous les chiens du parc se retournent
philippe, simon, anne-marie, michèle, catherine, alain, l’été danse
épluchette dans une ruelle, armés de sabres lumineux, des gamins se pourchassent, un band enchaîne les covers de funk et de soul, derrière le batteur, un camion de location, quelqu’un déménage, assis par terre, 3 petits garçons jouent aux mille-bornes, dont ils réinventent le règlement
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© 2021 Mario Cyr