le 30 juin 2017 dans littérature
dans les camps de bûcherons, les tranchées, les prisons, le maquis, les cases d’esclaves, les cafés d’exilés, on raconte des histoires, pour tromper l’ennui, certes, mais aussi pour voyager, les mots contiennent de la durée et de l’espace, c’est un travail de réparation
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le 28 juin 2017 dans société
hier soir, au téléphone, j’imaginais mon interlocutrice adresser à son conjoint ce signe de la main, vous savez, les 4 doigts réunis qui battent contre le pouce, pour évoquer un moulin à paroles, j’ai honte
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le 27 juin 2017 dans société

au parc de l’espoir, dans le village, une partie de ma vie s’entortille comme du ruban, ce matin, au piano public, un copain à moi, poète de son état, se délie les doigts, ça l’amuse d’autant plus qu’il se met en retard à son travail de cuisinier, il se souvient encore d’une longue promenade sur la montagne, c’était en 2006, il saurait vous préciser la date, il avait 18 ans, je l’écoutais
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le 27 juin 2017 dans société

le rire est le propre de la mouette, et de la hyène, que nous copions
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le 26 juin 2017 dans société
j’ai un voisin très hautain, limite méprisant, il ne se prend pas pour une merde, en tout cas, toujours élégant, pas un poil qui retrousse, je viens de le croiser alors qu’il disait au fil de son cell : mais c’est-tu de quoi que, elle, elle aimerait faire ?
on ne peut pas tout avoir
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le 26 juin 2017 dans société

un ami souffre d'une affection cutanée, il obtient un rendez-vous avec un dermato, le docteur gratton, ça ne s’invente pas
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le 25 juin 2017 dans littérature
mon roman n’avance pas, mais mes rideaux sont propres
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le 23 juin 2017 dans société

en cette saison, les mamans publient des photos de graduation de leur grand garçon, c’est peut-être une carpette, ou un monstre, qu’importe, du moment qu’il réussit dans la vie, et il est si élégant en costume-cravate
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le 23 juin 2017 dans société
c’est toujours à la fin d’un travail qu’on en comprend les exigences, qu’on apprend à le faire
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le 22 juin 2017 dans mort

il y a des deuils aigus, on n’a pas le choix, il faut y descendre, à moitié vivant, aller jusqu’au bout du manque, du creux, explorer les replis de l’empreinte, faire le compte des dettes, des redevances, trancher les derniers nœuds, puis remonter
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le 21 juin 2017 dans société

la liberté goûte la fraise, et la menthe
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le 21 juin 2017 dans société
ton flegme très british quand l’orage nous surprend, les gouttes accrochées à ta barbe, ton bébé dans le harnais, pas davantage ennuyé, hérédité
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le 18 juin 2017 dans littérature

ça ne dure qu’une heure
tous les 10 ans
assis tantôt par terre
dans le hall de penn station
là autour d’une table
déchaussés rajeunis
œufs brouillés pesto
il y aura de la grêle
des bourrasques à nous jeter
les uns contre les autres
ravis définitifs
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le 16 juin 2017 dans société
tout mode de vie est éminemment politique, dès lors, peut-on imaginer qu’une sédition trouve à s’exprimer dans une forme, une esthétique, une posture ?
c’est une question de bourgeois : pour se donner du style, il faut en avoir les moyens, le prolétaire ne réfléchit pas dans ces termes-là
de jeunes hommes sans revenu ni maison ni voiture prétendent revenir à l’état sauvage, dont ils sortent cependant pour accorder des entrevues
la résistance ne s’en vante pas, nous qui parlons sommes des tricheurs
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le 14 juin 2017 dans société
assumer, c’est un beau verbe, me semble
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le 14 juin 2017 dans société

matin, de mon balcon
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le 12 juin 2017 dans société

ce qui nous remplit de fierté nous doit si peu
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le 12 juin 2017 dans société
j’ai développé une dépendance au drame, quand je n’ai aucun motif d’inquiétude, je m’en invente, ça relève de la fuite et de l’autodestruction
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le 11 juin 2017 dans société

un jeune papa, aux gamins (dont le sien) qui galopent dans la ruelle armés de pistolets à eau : là, vous jouez ensemble, pas les uns contre les autres
comme ils râlent un peu, il ajoute : prenez des ennemis imaginaires, c’est tout... trop cute
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le 10 juin 2017 dans société
monstre : prodige qui avertit, indique, de la même racine que montrer, démontrer, c’est le contraire de cacher
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le 10 juin 2017 dans société

on ne dira jamais assez l’importance dans nos vies de l’irrationnel, de l’illogique, c’est une sédition, à l’encontre du canon de l’efficacité
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le 10 juin 2017 dans littérature

ta casquette marine
toi qui n’as jamais navigué
l’odeur inscrite
en haut de l’escalier
tu essaies de m’embrasser
dans le quartier chinois
un vieillard a la même
en feutre l’épicier
la tienne a disparu
sur la photo tu la portes
tu n’as pas su t’incliner
splendeur noire ou rouge
le matin du départ
tu as glissé sur la passerelle
ton bedon tes bras courts
à défaut de t’abolir
j’imagine des caravelles
dont tu briques le pont
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le 9 juin 2017 dans société

je m’amuse comme un fou à lancer des samares du haut de mon balcon
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le 9 juin 2017 dans littérature

en 2011, je ne voulais pas tenir un blogue, ça risquait de me distraire de mes (très nobles) activités de romancier, le concepteur graphique du site a beaucoup insisté, 1 300 billets plus tard, je lui en sais gré : je m’en viens pas pire en photo
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le 8 juin 2017 dans société
nous avons blanchi, pas changé
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le 6 juin 2017 dans société
les arbustes de mon enfance m’ont suivi jusque dans la grande ville
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le 6 juin 2017 dans littérature

un ami m’interpelle : tu te mets à écrire des pensées d’agenda ? c’est une seconde carrière ? ciel ! je suis démasqué
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le 6 juin 2017 dans société
chaque matin, me réveiller encore, entier, valide, y trouver matière à étonnement, bientôt à célébration
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le 5 juin 2017 dans société

le psy : vous avez un trouble oppositionnel
moi : pas du tout
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le 4 juin 2017 dans société

à la terrasse du café, un garçon est plongé dans sartre, ses jambes nues sont couvertes d’éraflures, il a dû prendre une méchante fouille en bicycle
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le 4 juin 2017 dans société

je dors au milieu du lit, bien à mon aise
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le 3 juin 2017 dans société
l’amour de la nature est toujours relatif, on cultive les roses pour les voir fleurir, pas pour nourrir les chenilles et pucerons qu’attirent les boutons
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