le 29 novembre 2016 dans société
cocktail dans un espace de coworking, je me dirige vers le buffet, circule entre des grappes d’invités, cueille des mots au passage : expérience usager, partenariat, développement des affaires, acquisition de clientèle, stratégie numérique, croissance des bénéfices, ils y croient, c’est vraiment leur vie
commenter
le 29 novembre 2016 dans littérature
l’avenir n’est que pointillé
maisons brûlées
rendez-vous ratés
autour du bassin
des vieillards penchés
que captive le reflet de leur déclin
commenter
le 23 novembre 2016 dans société

en s’engouffrant dans la station de métro, l’usager moyen attrape un exemplaire du journal qu’on lui tend, il est gratuit parce que des annonceurs le financent de a à z, au fond, ce n’est qu’un cahier de publicité, agrémenté de bribes d’information, d’un horoscope et d’un mot mystère
commenter
le 22 novembre 2016 dans littérature

le roman raconte la vie sentimentale d’une jeune femme, quand la tension s’installe dans son couple, elle se tourne vers son ami et confident, guess what, il est gai, une caricature : grivois, porté sur l’alcool, obsédé sexuel, ça vient de paraître, et ce n’est pas une réédition
commenter
le 22 novembre 2016 dans mort
l’avantage de mourir, c’est de perdre conscience du vide
commenter
le 21 novembre 2016 dans société
mon dieu que ça doit être désagréable d’être un chien quand ton maître t’ordonne avec insistance de t’asseoir à l’intersection, et que le trottoir est tout froid, enneigé
commenter
le 20 novembre 2016 dans société

en vieillissant, je m’étonne, non pas de ma flexibilité, le mot serait excessif, mais d’un reste de malléabilité, celle de l’argile pas tout à fait sèche, on peut intervenir, rien ne me condamne à répéter ce qui a été
commenter
le 20 novembre 2016 dans littérature
l’auteure, qui ressasse ses souvenirs des années 70, décrit une soirée entre ados dans un sous-sol aménagé dont les murs sont couverts de plywood, elle veut évidemment parler de préfini, l’équipe d’édition ne bricole guère, puisque personne ne relève l’erreur
commenter
le 18 novembre 2016 dans société
j’ai toujours été perfectionniste, méticuleux, pointilleux, j’apprends maintenant à vivre avec mes erreurs, non pas seulement à les tolérer comme accidents inévitables, mais aussi à les accueillir, leur trouver de l’intérêt, leur accorder une valeur, mûrir, à mon âge !
commenter
le 12 novembre 2016 dans société
des appareils soufflent les feuilles, d’autres les aspirent dans un sac, également bruyants, aucune poésie
1 commentaire
le 12 novembre 2016 dans littérature
l’arc entier de la parade
pour un quart d’heure de nudité
commenter
le 8 novembre 2016 dans société

un père à sa petite fille qui se plaint d’une démangeaison : la vie, ça pique en général
1 commentaire
le 8 novembre 2016 dans société

un vieil homme qui se déplace à l’aide d’une canne ramasse les mégots abandonnés à regret aux arrêts du bus
commenter
le 6 novembre 2016 dans littérature

la main chaque nuit
tendue vers un fantôme
le matin trace une ligne
commenter
le 6 novembre 2016 dans littérature
projet d’édition : avez-vous conservé des lettres que vous auriez écrites sous le coup de la colère, ou de la frustration, sans avoir l’intention de les envoyer à leur destinataire, conjoint, ami, patron, voisin, grands dieux non, mais seulement pour évacuer un trop-plein, vous soulager ? ne serait-il pas intéressant d’en réunir des liasses et de les publier ?
commenter
le 6 novembre 2016 dans mort

à un randonneur sur la montagne : excusez-moi, quel est le meilleur chemin pour me rendre au cimetière, à part l’infarctus, évidemment ?
commenter
le 6 novembre 2016 dans société

je ne regrette pas les années où j’ai bu ni les erreurs ni le temps qui semble perdu, c’est de là que je viens, ce qui me constitue
commenter
le 5 novembre 2016 dans mort
dans notre volonté de maîtrise de la matière et du vivant, nous dominons nos pelouses, nos chiens, nos enfants, il y a une formidable prétention à l’éternité
1 commentaire
le 5 novembre 2016 dans littérature
les grands récits, les contes, les fables sont écrits au passé, enfermés dans les prisons de l’imparfait (quel joli mot), derrière des grilles épaisses, des cloisons étanches, révolus, ils ne font peser aucune menace, et ne peuvent nous atteindre autrement que dans l’effort que nous fournissons nous-même pour nous porter à leur rencontre, et les actualiser, ce qui blesse en littérature, c’est l’épine du présent
commenter
le 3 novembre 2016 dans société
question à une habituée du parc laurier : est-il nécessaire, pour faire du jogging, de mettre des faux-cils ?
1 commentaire